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Conserver la maîtrise du couple volume-p Conserver la maîtrise du couple volume-prix

Les producteurs veulent avoir leur mot à dire à l'avenir sur les volumes et les prix. Les industriels estiment que ce rôle leur revient.

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Pour les transformateurs, c'est simple.

Ce sont eux qui connaissent le marché et les débouchés, ils sont donc les mieux placés pour déterminer les volumes de lait dont ils ont besoin... A une nuance près. D'un côté, les coopératives, de par leur statut, sont tenues de collecter tout le lait produit par leurs adhérents. De l'autre, les privés rêvent de n'acheter que les litrages dont ils ont besoin.

Olivier Picot, le président de la Fédération nationale des industries laitières (Fnil), l'annonçait déjà clairement l'an dernier lors de l'assemblée générale de la Fédération nationale des produteurs de lait (FNPL), le 25 mars 2009 au Mans. « Ce n'est pas le quota qui dirige le marché, mais la demande du consommateur : ce qu'il veut, et en quelle quantité.

Comment demander à un industriel de traiter des volumes pour lesquels il n'a pas de débouché valorisant ? »De plus, considérant que le litrage est un élément de leur stratégie commerciale, certains industriels estiment qu'ils n'auront pas à communiquer dessus. « Mais sans un contrôle des producteurs, ils auront beau jeu d'entretenir une légère surproduction pour tirer le prix du lait à la baisse », redoute la Confédération paysanne.

Le prix du lait : indissociable des volumes

 De son côté, la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) ne parle plus que de « couple volume-prix ». Dans son projet de contractualisation pour l'après-2015, elle propose un système de double quota-double prix :

La contractualisation sur toutes les lèvres

Alors que le projet de la FNCL rencontre une oreille attentive du côté de la FNPL, les industriels privés ne sont pas convaincus. Certains, comme Lactalis, lui préfèrent un volume unique couplé à un prix unique. Ce dernier serait un prix moyenné selon les différentes valorisations de l'entreprise, une péréquation qu'elle réaliserait en interne, assortie d'une flexibilité.Reste à formaliser tout cela.

Ce sera l'objet du contrat signé entre l'éleveur et l'industriel, que la loi de modernisation agricole entend imposer à la filière laitière. Mais attention, ce contrat n'est pas la solution miracle, ce n'est qu'un outil dont l'intérêt pour les éleveurs dépendra du rapport de force avec les industriels.

Les syndicats minoritaires s'en méfient. Pour eux, la contractualisation prépare le terrain à l'intégration. « C'est un moyen pour les industriels de faire le ménage parmi les producteurs, mais il n'est pas novateur en soi, estime ainsi André Bouchut, de la Confédération paysanne. Ce n'est pas le contrat qui permettra de garantir un prix. »

Y a-t-il un risque d'intégration, de dépendance économique et donc de fragilisation des producteurs ? La réponse d'un observateur de la filière ne devrait pas rassurer les éleveurs. « Sûrement, reconnaît-t-il. C'est comme pour tout sous-traitant de grande entreprise. Il faut l'accepter. »

La filière laitière prendra-t-elle cette voie ? C'est le rapport de force qui le déterminera. Et là, « c'est le problème des producteurs », estime un industriel. En clair, à eux de s'organiser.

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